Christian Vanhenten
3 août 2016

Les graines de la violence

“Plus jamais ça!”

“J’en ai bavé, à mon tour maintenant!”

“Je préfère faire souffrir que souffrir encore!”

L’impact des violences subies dépasse largement les douleurs et souffrances subies dans l’instant. Elle crée le terrain où les graines de violence nées de la douleur germeront ou non pour produire les violences de demain.

Beaucoup préfèrent s’endurcir plutôt que subir. Les coups – qu’ils soient au sens propre comme au figuré – façonnent l’âme tel le morceau de métal sous les coups de marteau du forgeron. L’accent circonflexe du mot âme peut ainsi cesser de pointer vers le Ciel et dégringoler pour transformer l’âme en arme.

La vulnérabilité est une qualité d’être qu’il est plaisant d’examiner … jusqu’au jour où l’on subit la violence qui blesse profondément. C’est alors que le travail sur soi commence, le vrai.

L’auteur de la violence est déjà loin et nous devons accueillir le chaos intérieur qu’il a provoqué.
La tentation est grande d’opter pour la solution “facile”, celle qui est validée par notre statut de victime: la vengeance. Vengeance envers l’auteur ou à défaut envers toute personne dont le seul tort sera d’évoquer de près ou de loin l’auteur que l’on ne peut atteindre.

Avant d’envisager d’agir dans le monde – c’est-à-dire en dehors de soi – il est essentiel d’agir en soi, d’accueillir la souffrance et de la transmuter pour qu’elle ne produise pas ce qui l’a provoquée.
Ce n’est sans doute qu’alors que les actions à l’extérieur (de soi) seront adéquates et que le mot vengeance pourra s’apaiser et se voir remplacé par justice pour autant que celle-ci puisse être rendue.

postface:

L’Aïki-coaching peut être vu comme la pratique de l’aïkido sur nos violences intérieures ou intériorisées. Pour transformer nos problèmes en solutions, pour transformer son énergie en quelque chose qui nous grandit plutôt que de nous imploser sa volonté.