Christian Vanhenten
25 mars 2016

Je ne suis pas Bruxelles

Que reste-t-il de ce tremblement de guerre, de ces explosions qui ont effacés d’un trait la vie de tant de personnes et noirci la vie de leurs proches?

Des blessés, qui n’en reviennent toujours pas d’être encore en vie et pour qui chaque matin est un prodige … que leur témoignage enrichisse nombre d’entre nous qui ne voient que l’accroc dans une vie qu’ils ont peint en morne.
Des rassemblements de solidarité où déjà l’émotion s’émousse tant elle est noyée par le dégueulis de tweets nauséabonds, de réactions politiques qui puent l’opportunisme.
Des personnes qui tentent de concilier empathie pour les proches des victimes avec l’envie de clamer qu’ils continueront de vivre comme avant.
Des vagues d’infos dénonçant l’incapacité de nos pays de s’unir pour contrer ces agressions terroristes
Le silence du monde financier qui n’a d’yeux que pour les indices boursiers et des entreprises qui ne veulent pas voir que leur ingénierie fiscale ampute les Etats des moyens d’assurer une justice efficace et juste, une sécurité qui a les moyens de faire autre chose que de courir derrière les drames plutôt que de les anticiper en coopérant avec les autres Etats.

Et tout doucement l’a normalité revient. Les media finissent d’épuiser le filon “attentat” et se cherchent de nouveaux os à ronger

je suis BruxellesEt là, au-delà du vacarme et des larmes, il y a le souvenir de ces attentats, des personnes disparues dont on découvre des visages et l’histoire qui est si semblable à la nôtre et nous font dire: mon dieu, comme cela aurait pu être moi!

Non, décidément, je ne suis pas Bruxelles. Je suis celui ou celle qui aurait voulu être encore là.